l'entrepreneur en vous

Comment S’attaquer à un Secteur qui a du Mal à se Transformer avec Franck de Dieuleveult de Homelinks

 

Dans cet épisode du podcast, j’accueille Franck de Dieuleveult, fondateur de Homelinks.

Dans cet épisode du podcast, Franck partage avec nous son parcours depuis ses premiers projets, son parcours professionnel à Londres et le lancement de son aventure entrepreneurial avec Homelinks.

Dans cet épisode du podcast, vous allez apprendre :

  • Comment s’attaquer à un marché qui a du mal à évoluer et bousculer les règles
  • Comment construire votre produit avec les acteurs du marché

Comment il s’y prend ?

Je vous laisse le découvrir …

Dans cet épisode vous allez découvrir

  • 1:55 : Son tout premier projet.
  • 5:20 : Pourquoi il s’est tourné vers l’entrepreneuriat.
  • 7:50 : Comment il a trouvé l’idée de Homelinks.
  • 12:10 : Comment construire votre produit avec les acteurs du marché.
  • 17:16 : Le meilleur canal marketing qu’il utilise pour faire connaitre Homelinks.
  • 19:27 : Les prochaines étapes clés de la croissance de Homelinks.
  • 20:13 : Le pire moment de son parcours d’entrepreneur et comment il a fait pour rebondir.
  • 23:52 : Le plus beau moment dans son parcours.
  • 25:48 : Le livre qu’il recommande.
  • 26:47 : Les Entrepreneurs qu’il suit.
  • 28:46 : Son outil en ligne préféré.
  • 29:50 : Son 1er conseil pour quelqu’un qui aimerait se lancer aujourd’hui.
  • 31:30 : Le meilleur investissement qu’il a réalisé pour faire croître Homelinks.

Ressources mentionnées

Le Livre qu’il recommande

Les vertus de l’échec de Charles Pépin

L’entrepreneur dont il est fan

Philippe Lepron

Son outil en ligne préféré

Pinterest

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Retranscription du podcast

Naier : Alexandre, est-ce que tu es prêt à nous révéler l’entrepreneur qui est en toi ?

Franck : Oui, vas-y Naier !

Naier : Aujourd’hui, j’accueille Franck de Dieuleveult, le fondateur de Homelinks. Franck s’est donné pour mission avec ses associés de digitaliser la relation avec l’ensemble des acteurs de l’immeuble : copropriétaires, locataires, syndic, etc.

Faire rentrer dans l’ère du numérique tout un domaine de l’économie qui a du mal à s’y mettre. Franck, avant de parler de Homelinks, j’aimerais qu’on remonte le temps et qu’on s’intéresse un peu ton parcours personnel : est-ce que tu te rappelles du tout premier projet au business que tu as fait ?

Franck : Oui, ça nous replonge quelques années en arrière en effet. La toute première chose que j’ai faite, en fait, je l’ai fait pour moi, à titre personnel.

C’était pour célébrer mes 20 ans et j’avais décidé que je voulais faire quelque chose de grand et je me suis donné les moyens. Donc j’ai travaillé dans différents jobs l’été.

Pendant 2 – 3 ans j’ai accumulé une somme importante à l’époque puisqu’on parle de 20 000 francs, donc c’est une grosse somme.

Et avec cet argent, eh bien je suis parti faire le tour des États-Unis donc je l’ai pensé comme un plan, voilà, et je m’étais donné une date et, en fait, j’ai suivi un rétro planning ; donc un engagement que je me suis donné à moi-même.

Naier : Et tu as respecté la date ?

Franck : Oui, j’ai respecté la date. Elle ne pouvait pas bouger celle-ci, et on va dire j’ai plutôt hésité sur la manière dont j’allais dépenser cet argent, soit continuer à construire un envolé, c’est à dire, passer à pilote amateur, ou alors, aller à la rencontre de ce nouveau pays.

C’est ce que j’ai fait, j’ai fini par prendre un billet en stand-by passenger et de partir découvrir différents États et surtout de rencontrer des personnes très différentes de la mienne. J’en suis revenu transformé donc je ne regrette pas.

Naier : Excellent ! Franck, après ce premier projet que tu as fait, est-ce qu’il y a eu d’autres projets ou business que tu as lancés ?

Franck : Oui, alors, ensuite, professionnellement bien sûr, je me suis lancé dans la vie professionnelle via la formation en mode alternance, qui est assez répandu, et j’ai travaillé chez Nestlé dans une usine d’embouteillage et là j’avais des projets comment qui étaient mise en application directement sur le site avec une partie donc en école en espace de vacances et si ce projet a été celui de l’optimisation des flux au sein du site de production avec des prises de rendez-vous de camions qui venaient chercher de la marchandise que l’on pouvait accueillir — parce qu’on savait qu’ils étaient — on savait ce qu’ils venaient chercher – de cette manière, on pouvait plus facilement les orienter vers les quais avec les commandes qui étaient prêtes.

J’avais reçu une formation en amont, ce qui permettait, en fait, d’optimiser les flux de l’usine, les ressources, l’utilisation des quais, et de pouvoirs bien mieux les accueillir avec un contrôle du camion qui faisait son entrée, et à la sortie.

Là aussi, on fait attention à pouvoir axer cette innovation de flux sur la sécurité puisqu’il est important de pouvoir les laisser repartir avec une cote totale autorisée respectant le Code de la route qui était celle de l’usine. Donc un petit projet assez intéressant somme toute qui était avant tout de localisation de flux existant.

Donc la mécanique est toujours la même, c’est-à-dire optimiser les process avec une normalisation de manière à pouvoir concentré sur plus de qualité dans le service.

Naier : Excellent ! J’ai cru comprendre Franck, que tu as été longtemps salarié dans son parcours professionnel. Qu’est-ce qui a fait qu’à un certain moment tu t’es tourné vers l’entrepreneuriat ?

Franck : Alors, dans mes différents postes, puisque j’ai aimé à changer souvent de société, j’ai toujours mené des phases de construction de projets.

Ma formation à l’initiale, celle de la gestion des flux en entreprise, leur optimisation, et ce qui me passionne toujours c’est de voir la manière de prendre du recul, travailler avec les éléments auprès des personnes qui véhiculent de l’information et qui peuvent, à un moment, s’arrêter et se poser la question de pourquoi on produit différents.

Donc je l’ai fait sous différentes étiquettes en tant que consultant chez un éditeur de Progiciel. Tout ça, c’était des projets qu’on a menés chez des clients, où moi-même j’étais client, côté métier, côté IT également. Et en faisant le tour de ces différentes postes, eh bien j’ai pris beaucoup de plaisirs à pouvoir accompagner à un moment de leurs vies des équipes pour les aider à mieux s’organiser et à se transformer. Et le point commun de toutes ces expériences, que ce soit en France ou à l’étranger — je suis beaucoup intervenu à l’étranger — la toute première chose c’était d’abord d’écouter, ensuite de résoudre les problèmes immédiats qui se posaient à ces équipes. Ensuite, une fois que l’écoute mutuelle est mise en place, il était possible de proposer des moyens de transformation à condition de pouvoir toujours trouver la motivation mais qui allait pousser la personne à se transformer.

Donc pas de motivation imposée par une direction, une entreprise ou un groupe, mais bien la personne — c’est-à-dire, si moi je dois changer, quel est mon intérêt ?

Et je vais être sûr avant de changer de pouvoir bien appréhender l’ensemble des risques puisque je ne suis pas mieux là où je suis à ma place et est-ce que je dois accepter le changement ?

Donc tous ces projets somme toute, m’ont aidé à me construire et à un moment je me suis dit : mais est-ce que moi je n’ai pas envie moi-même de me transformer ?

Est-ce que je n’ai pas envie de prendre le risque et de le faire seul sans devoir être employé à aider les autres à se transformer ? De là, il m’est venu l’idée de créer une société sous forme de startup innovante.

Naier : Donc là on arrive sur Homelinks. Comment vous avez trouvé l’idée toute l’équipe ? Et puis comment s’est passé le démarrage ?

Franck : Alors Homelinks, c’est une histoire assez intéressante qui est née d’un constat comme souvent, celle de dire : le digital est partout, il y a énormément de communications.

Durant cette époque, je rentrais de Londres, et pour autant j’ai perçu un élément fort qui est l’élément culturel.

Alors le digital c’est vu différent puisque c’est du changement avant tout suggéré par les datas qui ont fait parler — et comment chaque culture appréhende ce changement.

Les sociétés et compagnie utilisent les digitales. Très peu de ces sociétés utilisent le digital pour se transformer de l’intérieur, que ce soit les process, des personnes ou stratégique.

Le but d’une communication dans tous les cas et les postes les plus envisagées à une époque étaient des postes qui étaient plus accès sur des éléments de communication. Fort de ce constat, je me dis que les seules avec eux-mêmes une vraie valeur que j’y croyais, et qu’il fallait que j’axe ma recherche différemment sur la volonté de pouvoir transformer une partie de la société.

Donc le constat basique c’est de se dire que le changement ne vient pas des sociétés, ne vient pas non plus parce qu’il est imposé par de nouvelles lois, de nouvelles normes, mais bien parce que les gens auront envie de changer, de se transformer.

Et lorsque l’on prend le cas de la copropriété où la relation client-fournisseur n’existait pas — je vais développer ce point — si l’on prend également le cas de ces copropriétés où les attentes, les clients qui sont bien différents de ce qu’ils ont pu être – premièrement c’est de se dire : mais comment est-il possible de vouloir continuer à travailler avec un gestionnaire d’immeubles, un prestataire, sans pour autant être vraiment à l’écouté de ses résidents.

En Île-de-France, 70 % des résidents sont des locataires. Locataires qui n’ont pas du tout de relation avec le syndic, qui, eux ont signé un bail avec un propriétaire, qui bien souvent propose un logement et qui l’exécute.

Et avec des immeubles dans lesquels on prend trop les gardiens mais uniquement pour 7 % de ces immeubles sur le territoire. Donc, pour revenir à la question, et j’aimerais bien que le changement puisse arriver à partir du moment où une communauté de personnes ayant des besoins qui leur sont propres — donc des besoins affinitaires pour ceux qui partagent — ont la volonté parce qu’ils maîtrisent une technologie, de vouloir faire évoluer la relationnelle – la relationnelle dans cette figure avec le syndic ou le particulier comme bailleur social. Donc, c’est bien ça, c’est de voir les immeubles comme des opportunités en se disant : ce sont des groupes de personnes qui ont le potentiel pour se transformer.

Naier : D’accord ! Et où est-ce que vous en êtes aujourd’hui ?

Franck : Alors, la société Homelinks a été créée il y a un an.

Nous avons développé la plateforme — pas dans un laboratoire, mais en collaboration avec des gestionnaires bien à l’écoute de leurs attentes.

L’application web est en place dans plusieurs dizaines d’immeubles en Île-de-France et nous avons les premiers retours qui sont positifs, desquels on apprend que certaines attentes étaient-là bien présente et on y était préparé, pour d’autres, des surprises.

Donc on continue à faire évoluer la solution. Alors, non pas en y rajoutant des couches technologiques supplémentaires mais au contraire en voulant simplifier au maximum le parcours utilisateurs. Et la volonté de continuer à pouvoir déployer bien entendu, mais surtout rester au contact des utilisateurs et comprendre les attentes premières de l’utilisation de notre temps.

Naier : Moi, ce que je comprends principalement ici, c’est que le facteur primordial c’est de partir du client et de construire le produit autour de lui selon ses désirs, ses besoins et ce qu’il fait comme retour ?

Franck : Oui, c’est tout à fait ça. Alors, il faut bien identifier le client. Dans notre cas de figure, on est en modèle B2C, les clients finaux ce sont, pour nous, les résidents.

On repère les locataires principaux, les clients avec lesquels on va travailler ce sont les gestionnaires et les prestataires.

Donc notre volonté a été de travailler pour eux, avec eux, mais tout à l’heure dans notre construction, de les écouter, et de pouvoir leur faciliter la vie. Donc notre promesse, celle que nous faisons, c’est de faire gagner jusqu’à 30 % du temps administratif passé par les gestionnaires — mais pas uniquement eux — leurs yeux, et leurs oreilles à la surface, que ce soit les gardiens ou les conseils syndicaux — et, de ce fait, prendre d’abord en compte leur écosystème, c’est-à-dire à des solutions qu’ils utilisent — et leur organisation du travail de manière à non pas vouloir remplacer, modifier, mais améliorer leurs conditions. Donc une chose est simple et utile et cette chose simple et utile, elle sera utilisée.

Par contre si vous proposez des applications qui nécessiteront un certain nombre de manœuvres, si vous proposez des solutions qui demandent un apprentissage trop important, en termes de nouvelles technologies ou bien peut être qui arrive trop tôt ou en tout cas, vous n’êtes pas dans le fit du produit et marché.

Donc c’est pour ça qu’on a adopté une stratégie tout simplement : c’est d’avancer pas à pas, d’être à l’écoute et de pouvoir faciliter la vie de nos utilisateurs. Donc ça c’est la toute première chose. La deuxième chose, c’est de continuer à suivre sa vision. Le défaut serait de vouloir avec une solution, avec un groupe d’utilisateurs qui nous demanderait une chose et une autre qui irait dans votre vision, qui est celle de la Roadmap.

Naier : Ah oui, ça c’est un point important. Comment on fait, parce que forcément il y a des demandes qui arrivent et qui peuvent être contradictoires. Comment on fait pour choisir justement ? Qu’est-ce qu’on va faire et quelle trajectoire on va suivre, parce que j’ai compris que vous avez comme clients les immeubles, etc., mais est-ce qu’il peut y avoir une autre catégorie de clients qui peut arriver ensuite ? Et puis comment on fait pour faire ces choix ? Suivre le client, mais comme tu dis, ne pas perdre la vision stratégique, c’est un peu compliqué quand même ?

Franck : Ce n’est pas un exercice facile. Ce qu’on s’est donné comme objectif c’est de pouvoir résoudre une équation simple qui est l’impact métier.

En d’autres termes, la vitesse d’exécution multipliée par le coût va nous donner un résultat d’impact métier favorable. Donc, il est possible qu’une merveilleuse idée apportée par une nouvelle technologie — par exemple l’intelligence artificielle — puisse nous prendre beaucoup de temps — un coût certain avec un faible impact métier.

Pour prendre un exemple concret : la modération — parce que nous proposons dans notre package d’entrée — c’est-à-dire qu’il y a une modération manuelle avec des signalements de manière à ce que, la parole et l’écrit soient conservés dans un cadre acceptable. Nous proposons aussi des images et des vidéos dans les échanges au quotidien.

Mais pourquoi ne pas baser notre modération sur l’intelligence artificielle qui permettrait de capter des images et cette reconnaissance par image apportée par l’intelligence artificielle, ce n’est pas notre priorité dans l’immédiat, et je pense que l’impact métier est assez faible.

Donc, avec cet exemple simple, ce que j’ai voulu illustrer, c’est que notre vision de développement accepte évidemment de pouvoir explorer différentes pistes et, d’être à l’écoute de ce que nous n’avons pas toujours identifié – des nouveaux clients que nous pourrions trouver. Et pour autant, il faut en effet ménager la volonté de partir sur de nouvelles branches de développement tout en restant sur un axe dans lequel nous souhaiterons rester fidèles.

Donc le déséquilibre, il faut savoir ménager, parce que c’est lui qui va nous pousser en avant et pour autant des garde-fous sont importants, donc nous avons souvent des discussions en interne avec différents profils qui nous permettent d’avoir des angles de vue contradictoires. Donc c’est comme ça que nous faisons. Nous prenons des risques et nous essayons de les contrôler.

Naier : Franck, quel est le meilleur canal marketing que vous utilisez pour faire croître Homelinks ?

Franck : Le plus ancien : le bouche-à-oreille. Nos clients sont des professions qui existent depuis la nuit des temps, qui sont installées dans des situations de changements importants.

Le secteur que nous adressons, c’est l’immobilier, par définition, restent sur des recettes qui ont toujours fonctionné, bien que les nouvelles technologies leur permettre de pouvoir évolué, de faire leur travail différemment. Ce qui est important, c’est de pouvoir installer des confiances dans la durée. En effet, travailler avec des personnes qui nous ont été apportées par d’autres ou que vous connaissiez vous-même.

Donc premier élément : le bouche-à-oreille. Hors de question qu’on se limite juste à ceci parce que, disons que tous les moyens modernes de communication, également les réseaux sociaux, le site web, le blog, et puis aussi les salons professionnels, les articles, outils de communication, je pense, ne pas être trop présent, d’avoir le niveau suffisant pour participer à des Afterworks, d’être visible.

Je l’ai dit, mais être aussi visible dans le monde physique avec les décideurs et ceux avec lesquels on pourrait, et bien, avoir des discussions qui porteront sur la manière dont pourrait les aider dans des cas précis plus qu’une nouvelle expérimentation que nous souhaiterions leur proposer.

Donc le point d’échauffement est toujours celui-là — c’est un problème de timing — vous rencontrez une personne d’une société par le monde physique ou digital, il y a toujours une question de timing. Parfois, vous arrivez trop tôt. Ça c’est arrivé il n’y a pas longtemps, ce qui nous a demandé du temps pour acheminer l’idée, Il faut pouvoir de multiplier les contacts via différents canaux et c’est ça.

Naier : D’accord ! Et quelles sont les prochaines étapes de la croissance de Homelinks ?

Franck : Alors les prochaines étapes ça va être le mode d’industrialisation. On s’est donné un cadre raisonnable pour pouvoir évoluer avant d’industrialiser. Quand je dis évoluer, c’est de se lancer dans un mode qui nous permet de pouvoir affiner notre plateforme — de pouvoir continuer à être à l’écoute — nous adapter aux clients tout en gardant notre cap, suite à quoi, on passera dans un mode où on pourra multiplier cette approche et la rendre accessible à tous nos clients.

Naier : Ok ! Franck, c’est le moment des temps forts : quel a été le pire moment ton parcours d’entrepreneur et comment tu as fait pour rebondir ?

Franck : Le pire moment c’est tous les jours. J’en parlais avec un ami il n’y a pas longtemps et je lui confiais mes problèmes vis-à-vis des rencontres avec différentes banques pour obtenir des prêts. Et celui-ci me dit : « mais ce que tu fais est courageux, c’est très compliqué, c’est la partie la plus compliquée, ne te trompe pas, ça va continuer très compliqué tout le temps ».

Et il est apparu qu’après, comme il a été assez évocateur puisqu’il m’a dit : « moi-même, je dois faire face à des impayés ». Voilà, lui-même a créer une société, constituer un réseau. Il est connu à Paris et en France par tous les professionnels.

Par contre, il doit faire face aux impayés. Et là je pense que c’est tout simplement un bon exemple de l’état où on a franchi, qui nous amène sur un nouveau palier, qui nous fait découvrir de nouvelles situations auxquelles on doit faire face. Donc faire face, apprendre, se faire conseiller, tester, découvrir, industrialiser, cela nous amène à un nouveau palier, ainsi de suite. Donc ça, je le conçois dans ce domaine.

Naier : Et tu parlais de trésorerie notamment, est-ce que vous prévoyez une levée de fonds ?

Franck : Alors oui, ça c’est le point le plus important. Alors, point le plus important uniquement parce que ça nous permet de recruter des talents.

Ensuite, je dois avouer que nous avons la chance d’être dans un pays dans lequel les accès sont relativement plus faciles. Aujourd’hui nous sommes en 2018 et notamment on propose aux des startups en phase d’amorçage, qui n’existaient pas il y a un an ou deux ans de ça. Ensuite, c’est un mix, ou il faut trouver l’argent pour se développer, la dette bancaire est un point intéressant.

Ce n’est pas le seul, bien entendu, il y a différents fédérations et organismes qui proposent d’aider les startups avant d’aller voir les investisseurs, et puis on a fait des fonds. Et ils font aussi diluer, avoir notamment des véhicules intéressants qui nous connaissent et je pense que ce sont des partenaires intéressants qui nous accompagnent puisqu’ils connaissent le marché et il est difficile d’arriver à trouver le bon fond qui croit en vous parce qu’il connaît le marché en particulier et qu’il voit le potentiel, c’est ce qui est le plus intéressant.

De l’autre côté, j’ai rencontré un certain nombre de banques, qui elles, n’interviennent pas dans les phases de démarrage d’une société parce qu’elles évaluent le risque. La manière d’évaluer le risque, c’était de commencer à étudier depuis plusieurs années, mais certainement, nous n’étions pas en mesure de les produire ces documents.

Donc il faut travailler sur le business plan et pouvoir détailler le potentiel avec des preuves, des premiers clients bien entendu — et des partenaires existent — ils sont plutôt rares dans les pays anglo-saxons où l’on en croit au potentiel qu’au risque encouru – les statistiques sont là, on connaît l’avenir des startups comme la grande majorité qu’au bout de trois ans.

Donc, en effet, pour démarrer c’est compliqué d’y aller seul, c’est compliqué de pouvoirs tenir, mais je crois qu’il faut bootstrapper le plus longtemps possible et puis, il y a un moment le déclenchement et puis le fit du marché se fait et il vous permet de passer à l’étape suivante.

Naier : On a parlé des pires moments, à contrario quel a été le plus beau moment ?

Franck : Le plus beau moment, alors, vous allez peut-être me prendre pour quelqu’un de curieux avec ma réponse, mais je crois que le plus beau moment, c’est l’épanouissement d’une personne recruté qui arrive à se développer.

Alors, non pas parce qu’elle sait faire ou parce que vous l’avez embauché pour une partie particulière, mais parce qu’elle décide de vouloir apprendre avec vous.

J’aime beaucoup moi de pourvoir laisser les personnes avec qui je travaille, que ce soit des partenaires, des fournisseurs, des collaborateurs, de s’épanouir et de tester de nouvelles choses : tester de nouveaux outils de collaboration, une nouvelle technologie, une nouvelle relation de confiance — et tester, apprendre et puis s’autoriser à se tromper — et surtout rentrer dans un des modes où et bien la confiance étant là, il y a un épanouissement naturel qui se met en place. Je trouve ça très satisfaisant, c’est dans ces relations humaines, de voir qu’il y a une place pour la prise de risque — il y a une place pour des tentatives de travailler différemment et de réussir autrement.

C’est ça être entrepreneur, c’est prendre des risques quand même tous les jours de bousculer, l’établissement, les positions établies dans une relation de travail et de voir comment en effet ça peut fonctionner autrement pour un résultat parfois qui n’était pas escompté.

Donc ça ce sont de petites victoires qui, mises bout à bout, permettent en effet de passer des paliers. Eh oui, c’est très certainement ça, c’est dans le relationnel humain, entre des personnes, entre sociétés, la relation de confiance établie — donc s’autoriser à prendre des risques ensemble.

Naier : Très instructif ! Franck, on va passer au moment de l’interview top 5 : le livre que tu recommandes ?

Franck : Alors, c’est un livre que j’ai lu, que je viens de terminer. Le livre que j’ai lu récemment s’appelle « Les vertus de l’échec » de Charles Pepin je crois. Tout est dans le titre.

C’est un livre qui se lit très facilement. C’est un livre qui recense dans l’histoire un certain nombre de produits, de découvertes, de réussites fortuites d’un côté, et de l’autre, qui rappelle que pour réussir il faut beaucoup de travail et un petit peu de chance.

Effectivement, il est instructif de se rappeler comment, dans l’histoire, les choses ont été produites — et qu’il y a l’histoire que l’on raconte — et puis, comment les choses ont vraiment eu lieu – et lorsqu’on crée une startup, on est dans le mouvement présent, mais c’est bien de nous voir projeter en voyant comment d’autres avant ont fait différemment et on réussit. Donc, vraiment un bon livre qui se lit facilement.

Naier : L’entrepreneur que tu suis ou dont tu es fan ?

Franck : Ce serait certainement un entrepreneur moins connu que tout ce qu’on peut lire comme article un peu partout. Je pense à un entrepreneur en particulier qui avait quitté sa société. Alors, lui, il travaillant dans la com et l’événementiel.

Naier : Tu peux partager son nom avec nous ?

Franck : Oui, bien sûr, c’est une personne qui est malheureusement décédée récemment.

Naier : D’accord

Franck : J’avais eu la chance de le rencontrer et lui avait décidé de partir sur un mode de réalisation où le visuel est important pour lui.

Et le visuel à travers l’atmosphère. Alors, je m’explique, c’est tout simple, ça se présente sous la forme d’écran. Et les écrans géants qui sont placés dans des lieux comme les aéroports, des lieux comme des hôtels, des lieux de passage en fait où l’on retrouve du public. Il a beaucoup évolué en fait dans tous ces grands groupes de communication.

À un moment, voilà, il a voulu partir créer sa société et il me confiait les problèmes qu’il avait à pouvoir passer des caps, à pouvoir évolué en dupliquant ce qui avait fonctionné une première fois – et ce n’est pas un très bon mot, mais en industrialisant, en le rendant organisé et optimisé et surtout à déléguer.

Et j’ai trouvé que c’était une belle aventure humaine — et puis surtout il avait prouvé en créant cette société qu’il avait trouvé le moyen de pouvoir répondre à un vrai besoin — c’est-à-dire créer des atmosphères avec des écrans diffusent des contenus apaisant dans des lieux de trafics. Alors, évidemment, il le fait également à des fins commerciales, mais c’était une aventure que je trouvais assez intéressante.

Naier : D’accord ! Ton outil en ligne préféré ?

Franck : Mes outils en ligne préférés ? Tu veux que fasse une longue liste de tous les outils en ligne que j’utilise ? Alors je ne sais pas du tout.

Je ne sais pas si je dois en choisir un, j’en serais incapable. Tous les outils que j’utilise au quotidien, alors peut-être si j’en prends un, est-ce que c’est mon préféré, je n’en sais rien, mais peut-être Pinterest que je trouve intéressant parce qu’on retrouve à la base des images, mais surtout du contenu qui est très varié, très différents de ce que l’on peut trouver sur Google et qui arrivent des quatre coins du monde.

Et je trouve intéressant à voir comment des thématiques choisies en particulier sont explorées dans leur profondeur avec des modèles qui sont différents des nôtres – des modèles, des schémas que je veux dire par-là.

Et des personnes qui se passionnent vraiment pour des sujets qui semblent anodins, mais qui arrivent à les rendre intéressants, donc voilà. Il m’arrive de m’évader de temps à autre sur Pinterest et d’aller explorer cette dimension qui m’est inconnue.

Naier : Ton premier conseil pour quelqu’un qui aimerait se lancer aujourd’hui ?

Franck : Eh bien premièrement : un, ne pas rester seul – deux, être toujours en mouvement. Ce sont les conseils qu’on m’avait donnés que je trouve très justes — c’est-à-dire : rencontrer beaucoup de gens — rencontrer des gens très différents.

Surtout leur raconter votre histoire, surtout ne rien cacher parce que tout se fait dans cet échange humain et les retours spontanés que vous pouvez avoir de ces rencontres est toujours très surprenants dans six mois — un an — deux ans — cinq ans après.

Et vous pensez avoir fait le tour du sujet et en fait non, ils vous apportent toujours énormément. Et c’est surtout des moments intéressants, les gens sont là pour vous aider. À la base, on pourrait surtout dire : « écoutez, je veux cacher cette idée, c’est la mienne et j’attends que ce soit prêt. Quand j’aurais réussi, je serais prêt à aller dans les médias ».

Non, c’est tout le contraire, je pense que c’est une co-construction et c’est intéressant de pouvoir modeler son idée et de la laisser se déformer.

C’est un peu l’idée que je tenais tout à l’heure à propos de la vision et des développements qui sont demandés par les uns et les autres. Donc c’est ça, c’est vraiment sortir, voir du monde, parler et voir le plus de personnes différentes.

Et puis, autre chose, bien sûr, c’est de conserver du mouvement. Donc le mouvement c’est tout essayer – essayer différentes choses – persister et parfois rencontrer l’échec et partager des situations — et puis apprendre à rebondir.

Naier : Le meilleur investissement que tu as réalisé pour faire croître ton entreprise. Ça pourrait être un investissement en termes de temps, de moyens humains de moyens financiers, un produit, un service ?

Franck : Alors, ça ne va pas être très sexy ce que je veux dire, mais le meilleur investissement c’est celui de l’avocat qui demande beaucoup de temps — qui est assez procédurier à la base — par exemple le pacte d’associé – mais qui va vous protéger et surtout, après lorsque vous rencontrez des problèmes plus tard dans votre développement.

Donc, le meilleur investissement c’est de bien connaître, et surtout de bien vous faire encadrer, de préparer.

Les anglais disent cette chose, c’est : espérez le meilleur mais préparez-vous pour le pire — anticipez ce qui pourrait vous arriver — donc ce n’est pas toujours très agréable – et parfois même très ennuyeux, mais ça vous protège par la suite.

Naier : Franck, merci de nous avoir accordé cette interview. Est-ce que tu pourrais dire à nos auditeurs où est-ce qu’ils peuvent te suivre ?

Franck : Alors, la meilleure chose pour me suivre c’est d’aller sur votre site internet homelinks.eu — formulaire de contact et puis sur les réseaux sociaux où nous sommes aussi présents.

J’espère avoir l’opportunité de vous rencontrer dans la vraie vie puisque je suis souvent dans les afterworks, rassemblements professionnels ou d’autres événements organisés. Donc à bientôt !

Naier : Excellent, merci Franck, à bientôt !

Franck : Merci Naier, au revoir !